

Huerto Cerrado forma parte de la duodécima edición de las Semanas de América Latina y el Caribe (SALC) a llevarse a cabo tanto presencial como virtualmente en varias ciudades de Francia e Hispanoamérica. Esta exposición de pinturas que es un homenaje al escritor peruano Alfredo Bryce Echenique y al pintor francés Henri Rousseau será online y estará accesible en esta misma página a partir del jueves 22 de mayo de 2025.
Huerto Cerrado fait partie de la douzième édition des Semaines latino-américaines et caribéennes (SALC), qui se déroulera en présentiel et virtuellement dans plusieurs villes de France et d’Amérique latine. Cette exposition de peinture, hommage à l’écrivain péruvien Alfredo Bryce Echenique et au peintre français Henri Rousseau, sera en ligne et accessible sur cette page à partir du jeudi 22 mai 2025.

Exposición en línea accesible a partir del 22 de mayo 2025. Enlace Kunsmatrix
Huerto Cerrado
El tejido intertextual es un campo fértil de posibilidades infinitas. Las imágenes y las palabras, nacidas de diversas autorías y contextos, entran en un juego intrincado que va más allá de una simple correspondencia narrativa.
Esta serie de cuadros de Julio Gómez es un eco onírico, un reflejo refractado, del primer libro de cuentos de Alfredo Bryce Echenique, “Huerto cerrado”, publicado en 1968. El libro irrumpió por primera vez en la vida del artista en la época de su adolescencia y se convirtió de inmediato en uno de sus referentes literarios favoritos. Las tempestades juveniles del protagonista, enmarcadas en el familiar paisaje limeño, lo conmovieron profundamente y se instalaron en su memoria. El libro se perdía y volvía a aparecer en distintos momentos de su biografía, hasta que, después de muchos años, se materializó por fin en esta serie de pinturas, que llevan los nombres de los cuentos de Bryce. El diálogo entre los cuentos y los cuadros no sólo es un dúo de lenguajes expresivos o una conversación entre dos generaciones que habitaron Lima, sino una interlocución entre dos mundos personales, dos huertos cerrados, de recuerdos, asociaciones y símbolos.
Es fácil notar en este diálogo un ingrediente más, que lo convierte en un coloquio de tres personajes. La primera edición de “Huerto cerrado”, tan memorable para el artista, llevaba en la portada fragmentos del cuadro “Jugadores de fútbol” de Henri Rousseau. La obra de Rousseau, de 1908, hoy en el Museo Guggenheim de Nueva York, es una de las piezas emblemáticas del célebre “pintor-aduanero” francés, el máximo exponente del arte naíf de su época. Fue una elección tal vez algo casual del diseñador gráfico para la tapa de Bryce. Una elección que, sin embargo, quedó en el imaginario del lector firmemente anclada a los textos del libro, como suele suceder a menudo en tales casos. Es así como Rousseau, un completo forastero en el paisaje urbano limeño, sin querer se sumó a la plática.
Esta exposición es un tributo de Julio Gómez tanto a Bryce como a Rousseau. En todos los cuadros se filtra alguno que otro préstamo de Rousseau, de sus inverosímiles selvas, habitadas por igualmente inverosímiles fieras y exóticos aborígenes. Son trasladados mágicamente a este trópico urbano, real y tangible, muy distinto de las fantasías del aduanero parisino. Dos de las obras son apropiaciones integrales: “El descubrimiento de América” se basa en “El sueño”, discretamente invadido por el auto estrellado del cuento de Bryce; y “Extraña diversión”, la pieza titular de la serie, es un remake de los ya mencionados “Jugadores de fútbol”, con unos edificios limeños brotando al fondo del idílico parque, una alusión al golf de San Isidro.
Esta conversación a tres voces hace pensar en las complejas rutas que trazan en nuestras mentes, y en nuestras vidas, los textos de distintos orígenes y naturalezas; cómo se alimentan mutuamente, se entrecruzan, forman hitos significativos y engendran nuevos textos. Rousseau y Bryce, gracias a su fortuito encuentro en la primera edición del “Huerto cerrado”, ahora transitan juntos por las geografías oníricas de Julio Gómez.
Vera Tyuleneva, curadora y gestora cultural
Jardin Clos
Le tissu intertextuel est un champ fertile aux possibilités infinies. Images et mots, issus d’auteurs et de contextes divers, entrent dans une interaction complexe qui dépasse la simple correspondance narrative.
Cette série de peintures de Julio Gómez est un écho onirique, un reflet réfracté, du premier recueil de nouvelles d’Alfredo Bryce Echenique, « Huerto cerrado », publié en 1968. Ce livre a fait irruption dans la vie de l’artiste à l’adolescence et est immédiatement devenu l’une de ses références littéraires préférées. Les tempêtes de jeunesse du protagoniste, encadrées par le paysage familier de Lima, l’ont profondément ému et gravé dans sa mémoire. Le livre a été perdu et est réapparu à différents moments de sa vie, jusqu’à ce que, après de nombreuses années, il se matérialise enfin dans cette série de peintures, qui portent les titres des nouvelles de Bryce. Le dialogue entre les récits et les peintures n’est pas seulement un duo de langages expressifs ou une conversation entre deux générations ayant vécu à Lima, mais une interlocution entre deux univers personnels, deux jardins clos de souvenirs, d’associations et de symboles.
On remarque aisément dans ce dialogue un autre élément qui le transforme en une conversation entre trois personnages. La première édition de « Jardin clos », si mémorable pour l’artiste, présentait sur la couverture des fragments du tableau « Joueurs de football » d’Henri Rousseau. Cette œuvre de 1908, aujourd’hui conservée au musée Guggenheim de New York, est l’une des œuvres emblématiques du célèbre « peintre-douanier » français, le plus grand représentant de l’art naïf de son temps. Ce choix, peut-être quelque peu accidentel du graphiste pour la couverture de Bryce, est resté fermement ancré dans l’imaginaire du lecteur, comme c’est souvent le cas en pareil cas. C’est ainsi que Rousseau, totalement étranger au paysage urbain de Lima, s’est joint par inadvertance à la conversation. Cette exposition est un hommage de Julio Gómez à Bryce et à Rousseau. À travers toutes les peintures, des emprunts à Rousseau, à ses jungles improbables, peuplées de bêtes sauvages et d’aborigènes exotiques tout aussi improbables, transparaissent. Ils sont transportés comme par magie dans ces tropiques urbains, réels et tangibles, bien loin des fantasmes du douanier parisien. Deux des œuvres sont des appropriations complètes : « La Découverte de l’Amérique » est inspirée de « Le Rêve », discrètement envahie par la voiture accidentée du récit de Bryce ; et « Strange Fun », l’œuvre éponyme de la série, est un remake de « Footballeurs » mentionné plus haut, avec des immeubles de Lima surgissant en arrière-plan du parc idyllique, allusion au golf de San Isidro.
Cette conversation à trois évoque les chemins complexes que des textes d’origines et de natures diverses tracent dans nos esprits et dans nos vies ; Comment ils se nourrissent mutuellement, se croisent, forment des jalons importants et engendrent de nouveaux textes. Rousseau et Bryce, grâce à leur rencontre fortuite dans la première édition de « Huerto cerrado », voyagent désormais ensemble à travers les géographies oniriques de Julio Gómez.
Vera Tyuleneva, conservateur et gestionnaire culturel.